Le courage d’être
Søren Kierkegaard
« Avec crainte et tremblement »
Confrontation à l’Anxiété Existentielle
L’être humain est un être qui né, qui vit, souffre et meurt dans un monde. Le “courage d’être” commence par la confrontation à l’anxiété existentielle, qui surgit de la conscience de notre finitude, de l’absurdité de la vie et de notre vulnérabilité. C’est la capacité à faire face à des questions troublantes sur l’existence humaine.
Acceptation de la Finitude
Cela implique de reconnaître que la vie est éphémère, mais qu’elle peut être empreinte de sens, même dans cette éphémérité.
« La vie est éphémère, mais c’est ce qui la rend précieuse. » – Albert Camus
Authenticité et Responsabilité Personnelle
Le courage (étymologie “coeur”) d’être consiste à exprimer son énergie intérieur, sa propre subjectivité. C’est un appel à vivre authentiquement, en accord avec nos propres valeurs, plutôt que de nous conformer aux attentes de la société ou de suivre des chemins préétablis. Cela implique également de prendre la responsabilité de nos choix dans le fait d’être soi, même lorsque cela est difficile.
Seul celui qui s’engage peut se travailler, changer, prendre conscience et progresser.
(…) L’engagement est inséparable du risque que celui qui s’engage encourt : il avance dans une voie sans savoir si cette voie sera la bonne ou même simplement bonne. Quand on s’engage on change les conditions, l’environnement par conséquent même si l’on veut se désengager ce ne plus le même moi qui se désengagera, rendant tout engagement d’une certaine manière irréversible.»
Fiodor Dostoïevski
« Chacun de nous est responsable de tout. »
Simone de Beauvoir
« Je suis moi, et je choisis d’être moi. Je suis responsable de mes choix et de ma manière de vivre. »
Affirmation de la Liberté
Le courage d’être suppose la reconnaissance de notre liberté individuelle. Nous ne pouvons pas nous reposer sur une quelconque idée religieuse, scientifique, familiale et autre. Chacun de nous a le pouvoir et le devoir de choisir personnellement comment vivre sa vie selon ses propres critères. Il s’agit d’assumer la responsabilité de ses décisions, même si elles sont délicates.
« L’homme est condamné à être libre. » – Jean-Paul Sartre
« L’angoisse naît du sentiment d’être en face de l’infini. » – Jean-Paul Sartre
“L’angoisse est le vertige de la liberté. » – Søren Kierkegaard
« Nous sommes nos choix. » – Jean-Paul Sartre
« La liberté est ce que nous faisons des choses qui nous sont imposées. » – Jean-Paul Sartre
Recherche de Sens
La question du sens nous est nous même posée. Bien que la vie n’ait pas de sens intrinsèque, nous avons le pouvoir de lui donner un sens personnel. Cela nécessite de réfléchir profondément à nos valeurs, objectifs et aspirations.
« La vie n’a pas de sens intrinsèque. C’est à nous de lui donner un sens. » « La recherche du sens est l’énergie motrice de l’homme. » – Viktor Frankl
Relation avec Autrui
« Le courage d’être » signifie défendre ses convictions, même face à l’opposition ou au jugement. Selon Nietzsche, cela signifie vivre dangereusement, aller au fond de son engagement, être passionné, quitte à être impopulaire, à s’extraire des normes de pensées et des conventions pour vivre sa propre vie.
« L’enfer, c’est les autres. » – Jean-Paul Sartre (exprimant le conflit existentiel des relations humaines).
Vivre avec Intensité
“Être” signifie vivre pleinement et intensément plutôt que de simplement survivre ou d’adopter une attitude passive face à la vie. Il s’agit d’embrasser chaque expérience, émotion, relation et défi avec tout notre être.
« Vivre dangereusement, c’est vivre pleinement. » – Friedrich Nietzsche
Réflexion et Exploration Constantes
Être est un processus continu de réflexion et d’exploration de soi et du monde qui nous entoure. Nos croyances sont remises régulièrement en question. Nous devons sans arrêt nous adapter aux flux de l’existence, aux changements.
« Je ne suis pas ce que je suis, je suis ce que je deviens. » – Jean-Paul Sartre
Réconciliation avec l’Inconnu
Le courage d’être implique de se réconcilier avec l’inconnu et l’incertitude inhérente à l’existence humaine. C’est l’acceptation que toutes les réponses ne sont pas accessibles et que certaines questions peuvent rester sans réponse.
« L’incertitude, c’est la condition même du courage. » – Erich Fromm
La Foi comme Réponse
La foi (plus grande que la religiosité institutionnelle et les dogmes) est une réponse à l’anxiété existentielle, à la peur d’être et de créer. Elle implique de trouver une relation à “l’infini” qui apporte un sentiment de sécurité ultime. Cela signifie, pour Tillich, de se réconcilier avec soi-même et avec “Dieu”, de trouver sa propre foi.
Le paradoxe de la foi
Kierkegaard met en avant le paradoxe inhérent à la foi authentique. La foi vraie peut sembler parfois paradoxale ou en contradiction avec les normes rationnelles et les attentes du monde. Elle peut exiger des actions qui semblent irrationnelles ou inexpliquées, ce qui peut susciter crainte et tremblement chez l’individu. Il n’existe aucune certitude que ce sens plus grand, choisit, soit juste.
« Avec crainte et tremblement »
L’expression « avec crainte et tremblement » de Søren Kierkegaard est une invitation à aborder les questions spirituelles avec humilité et respect face à la grandeur du “divin”. C’est une manière de reconnaître l’immensité de ce qui dépasse la compréhension humaine. Elle symbolise aussi l’émotion intense et la profondeur de l’expérience humaine.
L’appel à l’action audacieuse
L’invitation de l’expression “avec crainte et tremblement” est de créer, d’entreprendre des actions audacieuses et significatives même lorsque ces actions semblent incertaines, voire effrayantes. L’invitation est d’embrasser l’inconnu, faire face aux défis existentiels avec foi et engagement et d’agir en dépit des doutes et des peurs.
S’engager
Jérôme Lecoq, un philosophe français, ajoute : «S’engager c’est sortir d’un monde de virtualités, de possibles agréables, du rêve et de ses illusions excitantes pour rentrer dans une voie qui oblige à regarder devant soi en acceptant de donner, à voir de l’intérêt dans un domaine plus restreint et plus contraint et à découvrir un nouveau monde hors de soi. S’engager c’est «se mettre en gage » donc se mettre en risque, s’abandonner donc accepter de perdre l’illusion réconfortante du contrôle de tous les possibles pour rentrer dans le concret, dans le réel, dans la vie. Celui qui ne s’engage pas n’aime pas la vie, raison pour laquelle il peut aussi aimer la routine, les habitudes, l’immobilité qui lui permet de regarder passer le monde sans y prendre part. Il se prend pour Dieu mais n’est qu’impuissant. (…)
Seul celui qui s’engage peut se travailler, changer, prendre conscience et progresser.
(…) L’engagement est inséparable du risque que celui qui s’engage encourt : il avance dans une voie sans savoir si cette voie sera la bonne ou même simplement bonne. Quand on s’engage on change les conditions, l’environnement par conséquent même si l’on veut se désengager ce ne plus le même moi qui se désengagera, rendant tout engagement d’une certaine manière irréversible.»
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