Transcender l’illusion du bonheur et de la souffrance
Face à la souffrance, il existe deux solutions
– Sombrer dans le fatalisme, fuir ou se protéger -> Nous renonçons alors à ce qui pourrait avoir de la valeur à nos yeux pour ne pas risquer de souffrir et d’en payer le prix.
– Se résoudre et faire preuve de courage -> Le courage a la même étymologie que le mot « cœur ». Il est la faculté d’aller de l’avant en dépit de la souffrance et de la peur pour atteindre une situation qui à de la valeur à nos yeux. Ici, il s’agit de goûter aux plaisirs qui nous sont accessibles, à commencer par le simple fait d’être en vie et d’avoir envie de vivre.
Rencontrer notre souffrance
Plutôt que de chercher à éviter la souffrance, les existentialistes nous invitent à l’explorer et à l’affronter.
Notre véritable pouvoir
Si je me rends compte que j’éprouve une grande détresse à la perte d’une situation, c’est qu’en premier lieu j’ai été capable de donner de la valeur à quelque chose et de mobiliser mon énergie pour l’atteindre, je découvre alors mon véritable pouvoir : celui de me déployer sans cesse, d’aller de l’avant, de me débarrasser de mes croyances, de créer de nouveaux sens. L’homme a la possibilité de se choisir lui-même, de choisir son but et ses valeurs.
Faire un choix, un éternel retour
Lorsque l’homme fait un choix, son défi est d’accepter que ce choix est un éternel recommencement (la vie est un flux incertain en perpétuel devenir) pour créer à chaque instant un sens qui lui est propre.
La clef
La clef est de savoir comment utiliser la souffrance à son avantage. L’homme qui donne un sens à sa vie affronte et supporte volontairement la souffrance. Il l’accueille avec la certitude qu’elle constitue une opportunité de croissance, de remettre en question ses croyances, de chercher un sens plus profond à son existence et de développer une forme de sagesse.
Nécessité d’engagement
Le bonheur est un effet secondaire de l’engagement dans l’existence. Nous devons renoncer à tout palliatif présenté comme le remède contre l’horreur de la condition humaine, et au contraire plonger au cœur de nos souffrances pour atteindre de manière plus régulière un sentiment d’accomplissement, de plénitude et de joie.
La « Grande santé » ?
Être en “grande santé” c’est la faculté de nous découvrir nous-même en nous confrontant à la source de notre souffrance.
En choisissant de vivre sa vie et de s’y engager avec passion plutôt que d’y mettre fin ou de cultiver sans cesse l’espoir d’une autre vie, une personne assume la responsabilité de sa propre vie et transcende son aspect tragique.
Tout ceci ne veut pas dire qu’il ne faut pas souhaiter le bonheur, mais cela signifie simplement que pour qu’il puisse advenir, nous devons aussi accepter et donner du sens aux aspects les plus déplaisant de l’existence. Vivre une vie pleine, c’est embrasser l’existence dans tout ce qu’elle est, dans tout ce qu’elle propose, sans attribution absolue de valeur.
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